Serge LAMA
Mon ami, mon maître
[ J’ai essayé à cent reprises
De vous parler de mon ami
Mais comment parler d’une église
Dont l’accès vous est interdit
Mais ce soir je sens sous ma plume
Un fourmillement famillier
Quand le soleil du cœur s’allume
L’éteindre serait un péché
C’est mon ami et c’est mon maître
C’est mon maître et c’est mon ami
Dès que je l’ai vu apparaître
J’ai tout d’suit’ su que c’était lui
Lui qui allait m’apprendre à être
Ce que modestement je suis
[…]
C’est lui qui a fortifié mon âme
Et si je suis encore en vie
Je n’le dois pas à cette femme
Qui me rend heureux aujourd’hui
Mais à mon ami à mon maître
Et dans la chanson que voici
Je sais qu’il va se reconnaître
Mais puisque nous somm’s entre amis
Ce soir je peux bien me permettre
De vous le présenter aussi]
Cette chanson m’a toujours fait vibrer car elle raconte une rencontre entre Lui et moi, entre cet ami et une adolescente de treize ans qui se cherchait et ne se trouvait pas, jusqu’à vouloir mourir dans un monde où tout devait pourrir, un monde sans avenir, un monde sans le sourire de l’amour.
“Se pourrir la vie”, c’est ce que les adultes savent le mieux faire dans ce monde, un monde qui est le contraire de la Vie.
Nous pourrir la vie aussi, à nous, quand on est adolescents.
Interdiction de rêver à un autre monde.
Juste savoir qu’un jour, non pas un Prince va venir, mais qu’on va tous crever !
Pour rien.
Les pieds ancrés dans la réalité, vers un monde du “marché du travail”, vaille que vaille, il faut y aller !
Il faut marcher, comme des bagnards, hommes hagards vers un destin absurde, sous le soleil du “dieu-hasard”, avec pour seul but celui d’accumuler des biens qui ne feront pas notre bien, bien au contraire, mais le bien de tous ceux qui nous volent notre vie et nous vendent en échange leurs jouets, du divertissement, pour nous faire taire et satisfaire nos envies, nos plus bas instincts primaires.
Nous sommes baladés dans ce monde sans univers, l’envers de la raison, puisque devenu une existence sans raison de vivre.
Cette souffrance, savoir pourquoi l’on existe, si c’est pour rien ou pour être, mais être quoi ?, qui l’entend ?
L’adolescent(e) qui ose poser cette question impertinente se voit menacer de prendre un avertissement, comme on donnerait un calmant à un malade psychiatrique.
La question de la vie sur terre n’est plus une question d’importance, elle est une question sans réponse, car la réponse n’intéresse pas les adultes en course pour avoir le ou les compte(s) bancaire(s) les plus fournis, comme un panier garni offert lors d’une rifle, la rafle du Siècle d’Or.
A défaut de donner de l’amour, les parents donnent de l’argent.
Car, pour être aujourd’hui, il faut être comme tous les autres gens, c’est à dire il faut avoir des “avoirs”.
Il ne suffit plus de naître.
Il ne suffit plus de connaître.
Puisqu’à défaut de donner la connaissance, l’école donne la méfiance, cette méfiance envers tous ceux qui cherchent des réponses à cette question :
– A quoi bon vivre ?!
Le savoir, l’accumulation de données collectives sur un problème, qui n’est pas le problème de toute vie humaine “Je t’aime”, est aussi juste un avoir intellectuel, un bagage parfois lourd et pesant qu’on se traîne de classe en classe, quand les classes dirigeantes nous apprennent à être “soumis”, nous entraînent à accepter leur diktat, sinon nous sommes démis de toute fonction “utile”.
Non contestable, ce savoir futile doit être appris comme des leçons de vie, une vie hâtive, par coeur, mais sans Vie.
Détestable, car parfois incompréhensible, formule sans sens, le sens de la Vie, ce savoir enferme les jeunes dans des pensées de vieux, au nom d’une vérité qu’ils ont acquise et qui deviendra leur terre promise pour y “vivre en paix”.
Sauf que, quand on est vieux, tout comme moi aujourd’hui, la seule terre promise, c’est la mort au bout du chemin, le cimetière où tous reposent en paix, sous d’autres cieux.
Le seul endroit au monde où les vivants ne se déchirent plus quand ils sont morts.
La paix des morts !
Les vieux, déjà morts dans leur chair, ont peur de la lutte et de la résistance.
C’est clair !
Ils buttent sur la moindre impertinence, s’offusquent et “butent” tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.
Ils s’enterrent dans leurs corps, plombent les autres, et enterrent dans leurs tombes avec eux tous les jeunes et leurs espoirs, jeunesse en souffrance et en désespérance, qui n’a plus le droit de vivre et de se tromper.
La vie devient un mouroir, le miroir de leur décrépitude.
“Les Improductibles au Mouroir” d’Agata SIECINSKA
Mortifiante, car mortifiée, la société des vieux refuse les erreurs de la jeunesse.
Mais, sans erreurs, l’homme ne peut pas apprendre de sa vie, ne peut pas apprendre de la Vie.
Le jeune, lui, aime le risque !
Il aime se confronter à la mort qui donne sens à sa vie, à une foule en liesse car dans la Vie.
Le vieux tâtonne, cherche sa canne pour marcher et hurle dès qu’il trébuche, tellement il a peur de ne pas se relever, tellement il a peur que sa dernière heure ne soit venue ! Tout lui paraît si lourd à soulever, que même une pierre, il ne veut pas la bouger.
Le pardon nous apprend à tomber sans mourir.
La vie appartient à la jeunesse mais nous refusons à notre jeunesse de trouver les solutions pour se sortir de cet enfer que nous avons créé pour eux, pour leur bien !
Avec trop de biens…
Nous refusons de les entendre, nous leur refusons cette patience, la patience de la Vie qui les autorise à se tromper, à commettre des erreurs, pour trouver la route vers la Terre Promise, celle qui sauvera l’humanité.
Toute erreur, toute faute, est lourdement sanctionnée et ce, dès le plus jeune âge.
Ils sont brevetés “infaillibles”, nos jeunes, sages avant l’heure, l’heure de mourir, devant répéter inéluctablement nos erreurs à nous, sous un régime de terreur qui les laisse dans les peurs nocturnes d’un monde sans lumière, un monde de vieux.
Faire confiance à la jeunesse, les autoriser à “casser le moule”, à EXISTER pour eux-mêmes, à se chercher en cherchant leur monde, c’est construire un futur pour l’humanité.
Arrêtons de réfléchir ce qui serait bien pour eux !
Laissons-les nous fléchir sur ce qu’ils savent être bien pour eux, même s’ils risquent de tomber et de nous faire chuter.
Le tout jeune enfant apprend à marcher en chutant.
Si, chaque fois qu’il tombe, chaque fois qu’il a une mauvaise note, les adultes devaient le punir, le faire souffrir, l’humanité aujourd’hui marcherait encore à quatre pattes.
Pour l’année 2016, il manque dans les voeux présidentiels de ce vieux Président de la République française, François HOLLANDE, qui se veut, sincèrement, proche de cette jeunesse perdue dans ce siècle de vieux, il manque justement ce mot, un seul mot qui fait toute la différence avec la vieillesse et ses habitudes :
– il manque le mot “LIBERTE”.
En a-t-il eu conscience ?
Je ne le pense pas.
C’est pourtant le premier mot de la devise républicaine française :
– LIBERTE, Egalité, Fraternité.
La France a toujours été un pays de jeunes avec un taux de natalité, comme l’Irlande catholique, supérieur aux autres pays européens.
Il faut en finir avec ces attitudes proches de l’hébétude, ce système d’apprentissage des jeunes par voie de contrainte sauvage, la loi sauvage du droit du plus fort et du plus riche, la loi de la Jungle.
Il n’est rien de plus violent que cette violence institutionnelle contre notre jeunesse !
Interdit d’écrire, interdit de dire, interdit de penser.
Interdit de vivre !
La France serait le pays en Europe qui aurait le taux de suicides le plus élevé parmi ses jeunes.
Comme par hasard, c’est aussi la France qui fournit le plus gros bataillon de Jihadistes, ces guerriers qui aiment la mort plus que la vie !
“Normal”, sous “Normal 1er”, où tout est “normalisé”.
Celui qui ne rentre pas dans le moule “républicain” maçonnique est stigmatisé.
C’est le règne de la pensée unique, de la dictature du bien et des biens, d’un conformisme sans optimisme, la “Bonne Parole” du “Faudra s’habituer !” ou du “Faudra se résigner !”, explication morbide donnée à toute la jeunesse de France par un vieux, le vieux Maréchal PETAIN.
C’est le règne de l’Omerta mafieuse, cette règle silencieuse des “pas francs-maçons” qui trompent le monde et leur monde sous couvert de fraternité républicaine.
Sous des cieux sans Dieu, ils ont pour maître l’un des leurs, un comme eux, le maître des illusions sans illusion aucune sur le monde d’aujourd’hui, un “tue-l’espérance”, cette vertu catholique qui permettait à la jeunesse de ne pas mourir et de reconstruire le meilleur à partir du pire.
– “Ne résistons pas, résignons-nous !”
C’est la parole des vieux adressée à toute une jeunesse de France qui n’en peut plus.
Moi je vous dis, tout comme Lui me demande de vous le dire :
– “Faisons des conneries !”
Exprimons-nous, libérons-nous, commençons par libérer la parole des jeunes et acceptons d’être secoués, d’être hués, d’être sur la butée, le saut dans le vide, pour que notre jeunesse ait un avenir !
Son avenir, l’avenir de l’humanité.
Ce ne sont pas les vieux cupides qui vont construire l’avenir de notre monde.
Mais ce sont ces vieux avides qui sont en train de détruire notre planète-terre, la terre promise à nos jeunes.
Le miracle, c’est la jeunesse, notre jeunesse de France !
La Terre Promise est pour nos jeunes.
A eux de prendre leur destin en mains,
A eux de choisir quel chemin ils vont prendre demain,
s’ils veulent devenir des vieux devant des écrans de vie virtuelle,
ou s’ils veulent faire advenir un nouveau monde, le leur ?
A eux de trouver leur avenir dans un monde réel qu’ils vont bâtir pour l’humanité toute entière, car ce monde n’existe pas encore.
Le Seigneur dit en effet que nous vivons tous, jeunes et vieux, dans un monde irréel, un monde d’esclaves, alors qu’Il a voulu que nous soyons tous des hommes libres !
En cette année 2016, offrons à notre jeunesse le plus beau cadeau de la Vie, le mot “LIBERTE”, avec ses sursauts, les sursauts libérateurs de l’armée de Spartacus !
Et laissons-les s’exprimer, partout, sur les murs de nos cités, sur le Net, la toile du monde, leur étoile qui les guide, tandis que nous, les vieux qui croupissons, devons accepter tôt ou tard d’expirer pour qu’ils puissent enfin respirer.
“Le Noir sera comme le Blanc et le Blanc sera comme le Noir !”
Lâchez prise, les vieux !
Expions nos fautes mais ne demandons pas à nos jeunes d’expier les nôtres.
La vie est pleine de surprises quand c’est une vie de jeunesse faite pour la jeunesse.
Sortons de la routine scolaire, désapprenons tout ce que nous savions :
– Place aux jeunes !
Et, si nous, les vieux, leur confions les manettes du pouvoir politique, accrochons nos ceintures car nous allons être secoués et rudement secoués.
Pour notre bien à tous !
Le cri de l’année 2016, selon le Seigneur, Mon ami et Mon maître, sera pour la jeunesse de France :
– “Spartacus !”
Libérez-vous, esclaves de ce siècle !
Je Vous Salue Marie !
Prière salutaire de Serge LAMA
Je crois en Dieu Hélas plus du tout en ses prêtres
Il s’est glissé chez eux des Judas et des traîtres
Un vent d’Est a soufflé, glacial, qui dénature
Leurs sermons inspirés par la nomenclature
Et s’ils lèvent encore leurs mains jointes au ciel
Le CAPITAL de Marx est leur nouveau missel !
Je vous salue Marie
Pleine de grâce
Que Votre Nom soit sanctifié
Je vous salue Marie
Oui mais de grâce
De vos prêtres il faut vous méfier !
Je crois en Dieu hélas plus du tout en ses hommes
Et nos enfants non plus ne passent plus par Rome
Ils ont pris des sentiers à l’écart des touristes
La voie sacrée a pris des allures de piste
Où est le rassembleur, le messie, le berger
Qui récupèrera ces brebis naufragées
Où donc est la soutane que l’on reconnaissait
Avec respect l’Homme de Dieu quand il passait.
Je vous salue Marie
Pleine de grâce
Que Votre Nom soit sanctifié
Protégez vos brebis
De ces rapaces
Ils les ont déjà sacrifiées.
Je crois en Dieu hélas le cercueil de mon père
Ecrasé sous les fleurs était bien solitaire
La Croix dans une main, dans L’autre la Sébile
Un vieux prêtre ânonnait les mots de l’Evangile
Dans la Chapelle morne où la mort s’étonnait
Les Jardins de l’Eden offraient des fleurs fanées
Quand il n’y a plus d’enfants pour chanter le Credo
L’eau de vos bénitiers n’est qu’une flaque d’eau.
Je vous salue Marie
Pleine de grâce
Que Votre Nom soit sanctifié
Vos prêcheurs d’aujourd’hui
Font fin de race
Tous leurs gestes sont momifiés
Debout, debout les mots les jolis mots antiques
Et les incantations, et les churs des cantiques
Il faut rentrer en nous comme dans un monastère
Et se dire qu’on est soi même un grand mystère
Et qu’éternellement du berceau au linceul
L’homme est sans le savoir une secte à lui seul
Je Vous salue Marie
Pleine de grâce
Que Votre Nom soit sanctifié
L’Evangile est soumis
A ceux d’en face
Votre fils est recrucifié.
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A mon ami, à mon maître,
[ Et Si Tu N’existais Pas
Dis-moi pourquoi j’existerais?
Pour traîner dans un monde sans toi
Sans espoir et sans regret
Et si tu n’existais pas
J’essayerais d’inventer l’amour
Comme un peintre qui voit sous ses doigts
Naître les couleurs du jour
Et qui n’en revient pas
Et si tu n’existais pas
Dis-moi pour qui j’existerais?
Des passantes endormies dans mes bras
Que je n’aimerais jamais
Et si tu n’existais pas
Je ne serais qu’un point de plus
Dans ce monde qui vient et qui va
Je me sentirais perdu
J’aurais besoin de toi
Et si tu n’existais pas
Dis-moi comment j’existerais?
Je pourrais faire semblant d’être moi
Mais je ne serais pas vrai
Et si tu n’existais pas
Je crois que je l’aurais trouvé
Le secret de la vie, le pourquoi
Simplement pour te créer
Et pour te regarder
Et si tu n’existais pas
Dis-moi pourquoi j’existerais?
Pour traîner dans un monde sans toi
Sans espoir et sans regret
Et si tu n’existais pas
J’essayerais d’inventer l’amour
Comme un peintre qui voit sous ses doigts
Naître les couleurs du jour
Et qui n’en revient pas ]
Chanson interprétée par Joe DASSIN
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Bonsoir,
Je trouve votre texte extrêmement beau et encourageant, entendre ça de ces vieux qu’on appelle maintenant personnes âgées (qu’on appellera peut-être bientôt « personne à la vitalité décroissante » ?).
Quand vous tirez une jeunesse par la barbichette pour lui signifier qu’elle peut changer l’avenir, pourquoi pas avec des parents, des grands parents plus lassés. Toutes ces familles éclatées… Je ne crois plus en Dieu, étant depuis longtemps un apostat éhonté mais je trouve qu’on devrait lire ces mots dans les écoles de la république
Étant moi-même un « malade psychique », d’une maladie des émotions et de la révolte, je vous dit merci madame. Pour cette jeunesse, celle qui vient, qui va souffrir comme aucun trentenaire ne voudrait voir souffrir son enfants…
Il m’aurait fallu avoir cette chance que je n’ai pas eu d’être un franciscain accompli. La jeunesse, notre jeunesse (j’en ai 30 depuis quelques jours) : elle n’attends plus qu’on lui lisent votre bel article, elle dent l’urgence, se voit paralisée se révoltera ; et elle réussira dans tout les cas. L’avenir est là entre nos mains…
Spartacus devra bientôt se défendre contre des intérêts financiers, des destructeurs sans pitié (ou bien avec, ce qui est presque pire), des pouvoirs abusifs ; peut-être des émeutes et tout ce qui brûle dans les banlieues reviendra par un retour de flamme aux visages des nantis indolents qui finissent ombre au tableau. La jeunesse est forte.
En l’espèce elle vous remercie !
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