
– “J’te resitue la PJ ou pas ?” demande COLUCHE… poliment d’abord, hein.
– “Nan, c’est bon, t’y es ! Tu t’rappelles…
Donc j’te représente pas Feufeu et les autres astérisques*, ceux qu’on a changé les prénoms pour pas qu’y s’vexent ou pour qu’y divorcent pas.
– Rideau !
Nan, pour qu’y s’ouvre, le rideau, pas qu’y s’ferme.
– Qu’y sont cons !
Les trois coups au théâtre ?
Moi, j’aime pas… ou plus.
– Surtout pas en PJ ou dans la PN.
Tu comprends les 3 coups, les 3 coups des 3 points, moi, j’finis par faire une jaunisse avec le chiffre “3” comme les Gilets Jaunes avec la “Ripoux-blique” maçonnique.
– Y’en a marre du chiffre 3 !
C’est comme dans les couples, ça marche jamais à trois.
Y’en a toujours un qu’est l’cocu des deux autres.
– Un peu comme dans l’histoire dont j’vais t’parler pass’que Véro, elle sait pas trop comment raconter cette affaire à trois, avec le préfet de région, elle et Feufeu.

Donc ouvrez le rideau, siouplaît sur le bureau de Véro (bah ouais, elle avait un bureau à elle, Ducon !) et l’entrée de Feufeu en fanfare, comme d’hab..
– “Véronique, jeudi, vous m’accompagnez à Lyon à la réunion préparatoire pour le budget de l’année prochaine, au dialogue de gestion !”
Véro :
– “Mais le télégramme précise que seuls les chefs de service doivent s’y rendre. Donc, moi, je reste ! Le dossier est prêt avec toutes les projections et les tableaux de bord du service.”
Les chefs adorent les camemberts même s’ils puent les faux chiffres.
Bon, faut accorder à Feufeu qu’il était un bon gestionnaire et qu’il aurait été difficile de l’abuser.
Il aimait les camemberts, soit !, mais pas les camemberts qui puent, les camemberts bien faits.
– “Vous ne pensez pas que je vais bosser comme un malade sur des projections de dépenses prévisionnelles ? J’ai pas le temps. Donc vous m’accompagnez et vous me donnerez les chiffres exacts quand j’interviendrais.”
Feufeu était sur tous les fronts à la fois :
– l’administratif,
– le financier
– et l’opérationnel, surtout le judiciaire en lien avec les juges.
Et c’est vrai que les gars avaient traité une grosse affaire de stups suivie de près par Feufeu qui lâchait jamais rien.
Véro :
– “Si j’y vais, j’y vais comme je suis.”
– “Ah non, vous allez faire un effort vestimentaire. Il est hors de question que j’y aille avec une fille qui met des bottes d’esquimaux, des pulls qui ressemblent à rien et des pantalons larges.”
– “Dans ce cas, vous y allez tout seul ! De toutes façons, je ne gagne pas assez d’argent pour me payer un tailleur-pantalon.”

– “Tailleur-jupe ! Je pourrais enfin voir vos jambes”, plaisante le chef.
– “Tailleur-pantalon ! Et vous ne verrez rien car j’irais comme je suis sapée tout le temps.”
Feufeu, provocant :
– “Et si je vous emmène faire les boutiques avec moi, cet après-midi ? On part vers 16H00 et je vous ramène à 17H00. C’est moi qui paye !”
[Véridique]
Véro :
– “Niet ! Je ne pourrais jamais vous rembourser votre argent. Donc c’est à prendre ou à laisser. Ou vous me prenez telle que je suis ou vous partez tout seul à Lyon !”
Véro et Feufeu, y s’chamaillaient tout l’temps comme chien et chatte.
Feufeu tente une dernière proposition :
– “Mais je ne vous demande pas de me rembourser ce que je vous offre gratuitement !”

Véro, traîtresse :
– “Et votre femme, elle en pense quoi, que vous habilliez les filles du service ?”
– “Ma femme n’en saura rien et c’est en tout bien tout honneur.”
Véro, dubitative :
– “Sûrement, c’est pour cette raison que votre femme ne doit pas le savoir. Donc, pour moi, c’est habillée avec mon pull que j’essaierais de mettre moins long que d’habitude et un pantalon moins large que d’habitude, mais sortis de ma chic garde-robe pas chère, que je vous accompagnerais demain.”
– “Sans les bottes de ski ?” Demande Feufeu qui est en train d’accepter d’emmener Véro avec lui, une Véro qu’est toujours fagotée comme un as de pique, à une réunion en préfecture de région.
Mauvais présage, l’as de pique !

– “J’passe vous chercher le matin à votre domicile et j’vous raccompagnerais le soir itou” rajoute Feufeu
– “Nan !”, dit fermement Véro. “Je viens à la PJ et on part ensemble du service. Jamais vous ne me raccompagnerez chez moi !”
– “Faites chier avec vos principes ! Ca va me faire perdre du temps. A quoi ça sert de revenir au service ? On va devoir traverser toute la ville.”
– “Ca sert à éviter les ragots.” répond Véro
– “Dans ce cas, j’vous veux à 07H00 tapantes dans la cour de la PJ.”
C’est ainsi que Feufeu et Véro prirent la route, en se chamaillant toujours, pour Lyon.
Véro ne se souvient plus s’il y avait un chauffeur.
Feufeu prend toute la place dans sa mémoire.
Je fais court.
– Y fallait pas qu’y z’arrivent en retard, de toutes façons.
– Fermez les rideaux, siouplaît !
On change de scène.

Cette fois-ci, les rideaux s’ouvrent sur une immense salle de réunion comme Véro n’en avait jamais vue, avec plein de mecs en costumes, attablés comme des élèves dans un amphithéâtre, s’apprêtant à recevoir le cours ex-cathedra du Maître des agapes.
Feufeu s’installe et il fait signe à Véro de s’asseoir à côté de lui.
– C’est la seule fille dans toute la mâle assemblée.
Et quelle fille !
Car si Véro a accepté de faire un effort vestimentaire, elle porte.. toujours… un pull en laine avec un col montant, un pantalon en velours et… des bottes, mais pas de ski.
C’était l’hiver aussi, m.rde, faut la comprendre.
Un homme gros, gras, libidineux au ventre qui déborde de la table, regarde Véro.

– Le genre d’individus qui plaît à Véro !
Tu vois le genre ?
A te donner la nausée même si t’as rien pris au petit déjeuner.
Je n’écrirais pas “avaler” car Véro supporte pas ce verbe “avaler” tant la manière dont le type la fixe est obscène.
Elle a l’impression d’être devenue une tranche de rumsteak saignant posée sur la table d’un pitbull pas castré.
– Même Feufeu se croit obligé de relever le défi et de fixer dans les yeux l’impudent !
Qu’est, quéquette, le préfet de région… le “soi-même”, çui qui convoque, qui invoque et qui défroque.

– Véro, elle a toujours le chic pour se faire remarquer par des gens comme ça dont elle a rien à foutre, elle !
Mais qui gouvernent la France, y paraît.
Le préfet de région sent que le courant passe… “mâle” et, alors, il fait une réflexion vacharde :
– “J’avais dit “uniquement les chefs de service” ! Que fait cette fille avec vous, M. le commissaire ? C ‘est votre secrétaire ?”
Ricanements dans la grande salle remplie d’hommes qui auraient bien aimé venir avec leurs secrétaires “particulières”.
– Mais pas forcément pour travailler sur le même sujet que celui initialement prévu dans le télégramme envoyé uniquement aux chefs de service pour les chefs de service.
Véro a envie de répondre au “gros plein de soupe” avec son amabilité coutumière mais Feufeu pose sa main sur la sienne en la serrant fort, juste pour lui faire comprendre de se taire.
Puis il prend la parole et vend Véro au préfet de région en bon maquignon, trrop trognon, pour une fois qu’y fait des compliments pour de vrai sur Véro.
- Ou pass’qu’y se défend ?

Il vante Véro pour ses compétences professionnelles, en expliquant que c’est inutile de se bourrer le crâne de chiffres quand on a avec soi quelqu’un qui maîtrise bien le sujet, justement, et pas celui auquel semble penser le préfet de région, toujours grognon qui se renfrogne, en visant Feufeu, d’où le retour de feu,
– pas de flamme, hein ?!
– “Est-ce à dire que vous déléguez la gestion de votre service à cette jeune fille ?” Fustige le préfet, moqueur et méchant.
Feufeu réplique et ça, il sait faire :
– “Non, Monsieur le Préfet. En PJ, on dit : “- A chacun son métier et les vaches seront bien gardées.” Mon job à moi, c’est de prendre des décisions, pas de commenter des camemberts même si on est au pays des fromages.”
Silence gêné dans la salle.
Le préfet ne lâche pas le morceau :
– “Je pourrais vous renvoyer, vous et votre petite secrétaire ! Puisque vous ne voulez pas la faire sortir.”
Feufeu répond, imperturbable :
– “Vous pourriez. Au fait, elle est gestionnaire, pas secrétaire !”
Véro est restée.
– Et Feufeu aussi, bien sûr !”

COLUCHE s’éclipse.
Vous allez comprendre pourquoi.
C’est moins drôle mais tout aussi instructif, en tous cas pour ceux qui veulent comprendre comment fonctionne la Police Nationale.
Le directeur adjoint du SRPJ avait raison.
Libéré de l’obligation de rechercher lui-même les renseignements nécessaires pour défendre le bilan budgétaire du SRPJ, Feufeu est reparti de cette réunion en ayant satisfaction pratiquement sur toutes ses demandes d’abondement budgétaire, même sur celle d’augmenter son budget de fonctionnement l’année suivante, malgré le gel budgétaire programmé pour faire face aux déficits de certains services moins bien gérés que le sien.
Donc le commissaire a pu intervenir avec brio pour protester contre l’annonce faite par le préfet qu’il était prévu de reverser aux services déficitaires les économies qui auraient été engrangées par les services bien gérés. Car, pour un énarque, un service bien géré est un service qui n’a point besoin de tant d’argent dans son budget, puisqu’il s’en sort et arrive même à réaliser des économies !
Ainsi, l’année suivante, ce service exemplaire d’un point de vue budgétaire devra supporter le gel d’une partie de son budget annuel pour répartir, en fin d’année, l’excès budgétaire dégagé par lui au profit d’autres services dilapidateurs qui, eux, ont besoin d’argent pour payer leurs factures de fin d’année parce qu’ils n’ont pas su prévoir et/ou gérer leurs dépenses annuelles.
– Heureusement Feufeu avait prévu le coup et la PJ, en tous cas, son SRPJ, avait tout provisionné au centime près pour payer toutes les factures de l’année, sans dégager un franc de bénéfice.
Ce principe de répartition des économies effectuées par des services vertueux au profit de services gaspilleurs, péréquation douteuse moralement, était une trahison du principe de déconcentration budgétaire qui avait été présenté aux commissaires de police comme un contrat “gagnant/gagnant” :
– accepter d’être responsables du budget de leurs services en échange d’avoir la liberté d’engager des dépenses imprévues s’ils avaient réussi à budgéter des économies pour réaliser des travaux d’aménagement, par exemple, ou s’équiper en bureautique, la principale source d’économies étant les dépenses énergétiques non contrôlées à cette époque (eau, électricité, gaz).

Sauf que le préfet de région a tout démonté et démontré que l’application logique de l’annualisation budgétaire veut qu’à la fin de l’année, tous les fonds soient dépensés, point-barre, et pour des dépenses effectives. Par conséquent il était impossible de programmer des investissements avec les économies réalisées par le service sur son budget de l’année en cours pour l’année suivante.
Le fameux “socle 0” (zéro) a fait mal au cul de beaucoup de commissaires qui s’étaient investis personnellement dans une “chasse aux gaspi” pour finalement apprendre, lors de cette première réunion de dialogue de gestion, que leurs économies allaient servir à équilibrer le budget d’autres services moins performants et moins regardants dans leurs dépenses.
C’est ainsi que fonctionne l’administration française, en récompensant les mauvais élèves et en sanctionnant les meilleurs, l’incompétence appelant l’incompétence et provoquant un cercle vicieux dépensier puisque les déficits d’un service prodigue doivent être comblés par l’Etat, qu’importe l’origine de ces déficits.
Le pire, c’est qu’un chef de service généreux qui régale ses agents avec l’argent public sera plus apprécié qu’un chef de service pointilleux et rigoureux. Et vous auriez tort de croire qu’un chef de service généreux avec l’argent public saura gérer ses effectifs correctement. Le plus souvent, l’argent public sert à récompenser les copains de la bande de coquins qui ont appris à s’en mettre plein les poches !
Le système d’attribution des primes dans la Fonction Publique d’Etat en est la preuve la plus criante. Plus t’es incompétent, plus tu gagnes en confiance dans l’estime du chef de service qui est lui-même un grand incompétent,
– “un con pétant” car y pète plus haut que son Q !” de COLUCHE.

COLUCHE revient.
“De temps en temps, le préfet de région fixait cette jeune fille mal attifée qui parlait à l’oreille de son chef, lequel ensuite assénait ses arguments sans coup férir pour obtenir le maximum d’avantages pour son SRPJ.
– Fini de rire !
Certains commissaires regardaient, envieux, Feufeu, qui prouvait au préfet de région qu’il savait bien, – merci pour lui ! -, gérer son service et le budget de son service. Il avait réponse à tout jusqu’au coût des lignes téléphoniques oublié par d’autres dans leur budget, peu habitués dans ces années d’expérimentation de la déconcentration budgétaire à assurer un contrôle de gestion analytique.
[Là, c’est Véro qui est revenue à l’improviste]
La réunion se termina plutôt bien et le préfet de région vint saluer Feufeu, en le félicitant sur la tenue de son budget. Pas un centime n’avait échappé à l’audit de service.
Véro se tenait à l’écart. Elle n’avait plus qu’une hâte, partir et sortir de ce luxe ostentatoire avec tout ce beau linge habillé comme dans une soirée de gala de charité, sauf que les fonds recueillis allaient servir à la noble cause de combler le déficit budgétaire d’un Etat français qui ne contrôlait rien en vérité.

Feufeu se tourna vers Véro :
– Vous m’accompagnez au cocktail ? C’est une obligation protocolaire ! Et surtout, vous allez vous régaler. Et moi aussi ! Car j’ai faim.”
Ils traversèrent une Préfecture qui ressemblait à un palais seigneurial, en marchant sur des tapis rouges insultants de richesse que les bottes de Véro écrasaient sans remords.
Il y avait des escaliers tellement larges qu’une armée aurait pu s’y engouffrer à l’aise, Blaise !
La salle de cocktail était encore plus grande que la salle de réunion.
Partout des tables nappées comme des princesses dégorgeaient de nourriture en proposant à la volaille présente des décolletés de corbeilles remplies de victuailles à en vomir ses tripes !

Rien qu’à regarder ces petits fours se jouer des tours sur des plateaux d’argent, ces canapés de saumon rose et de caviar noir avoir l’air de ne pas vouloir être touchés par ceux qui faisaient mine de ne pas y toucher, eux qui allaient être dévorés sur place, du canapé-lit à la promotion-canapé, l’attraction étant la même, on avait le ventre plein jusqu’au gosier !
– Gavés comme des oies la veille de l’abattage rituel.
Véro regardait cette débauche d’agapes et repensait aux orgies felliniennes tandis que le préfet ressemblait de plus en plus à ces Romains aux mains dégueulasses, grasses et boudinées tripotant tout, de la salade de fruits de la passion pathologique à la chair malade des truites venues se faire peloter dans cette porcherie des plaisirs interdits.
Car des femmes, agents de la préfecture, concubines, maîtresses ou épouses, invitées à ce cocktail, s’offraient en spectacle et montraient à qui mieux mieux, sous des airs enjôleurs et aguicheurs, qui, une paire de mamelles, qui, une paire de jarretelles sur des bas résille invitant la main goulue à saisir le fruit défendu.

– “Véronique, le préfet de région voudrait faire votre connaissance !”
Véro sursaute.
C’est Feufeu qui l’interrompt dans son cauchemar qui est pourtant le rêve de tout zigomard.
– “Mais je croyais que je ne devais pas être là !” proteste Véro qui a un haut le coeur à l’idée de devoir rencontrer l’amateur d’orgies felliniennes, le mateur d’égéries pelviennes.
Trop tard, le préfet s’avance vers Véro, comme un crapaud qui voudrait gober une mouche, sous l’oeil inquiet de Feufeu qui connaît bien la sauvageonne du service.
– “Surtout vous êtes gentille, hein, Véronique ? Sinon il serait capable de me faire muter à Pétaouchnok !”
Véro est tétanisée par la tentative de rapprochement physique du gros plein de soupe, libidineux à souhait.
Elle n’entend plus la voix de Feufeu et, de toutes façons, elle ne croit pas à son histoire de mutation expresse si elle ne voulait pas devenir la maîtresse du gros plein de soupe.

Le type n’arrive pas à regarder Véro dans les yeux.
Malgré son pull en laine avec un col montant, il fixe sa poitrine tellement salement qu’elle a tout à coup l’impression que son pull s’est déchiré et qu’il voit ses seins.
Elle lui foutrait bien sa main dans la gueule, mais voilà, elle n’est pas en PJ et elle est entourée de personnes bien élevées et de femmes de la haute société pour qui montrer leurs seins, ce n’est pas un problème. C’est leur passeport-santé, leur passe-droit et leur sécurité sociale !
– “Véronique, laissez-moi vous présenter M.., préfet de région et de police du SGAP de Lyon.”

Le préfet s’avance, encore plus prêt, trop prêt de Véro qui recule instinctivement :
Ses gros yeux globuleux ont glissé de ses seins vers son entrejambe, comme si son pantalon en velours était devenu transparent.
Elle se sent nue mais pire que nue, retenue dans une prison de conventions sournoises qui l’empêche de se défendre contre les peloteurs et les flatteurs :
– Surtout pas de scandale !
Manifestement le type fantasme tellement que relever sa tête et regarder poliment Véro dans les yeux, pendant qu’il lui parle ou que Feufeu lui parle, serait trop demander au gros plein de soupe.

Véro se tourne alors vers Feufeu, c’est à dire que, brutalement, elle présente délibérément son dos au préfet, le laissant bêtement tendre sa main dans le vide, une main que Véro a refusé de saisir :
– “Je croyais que je ne devais pas être là. Donc je n’y suis pas. Bon, maintenant, on y va ?! Cest vous qui disiez qu’il fallait qu’on rentre avant que le brouillard ne tombe sur la route, non ?!”
Il y a des hommes, rien qu’en regardant des femmes, ils les salissent du regard.
Et, ayant rappelé à Feufeu qu’il était temps de partir, Véro prit la poudre d’escampette, quittant le palais seigneurial de l’ogre qui voulait la manger toute crue et qui s’en est trouvé un peu bête.
Feufeu a été muté peut-être trois ou quatre mois après cette offense faite au gros plein de soupe qui se prenait pour un seigneur féodal.
– Sincères condoléances !

Véro est très gaffeuse.
J’avais prévenu :
– L’as de pique, c’était un mauvais présage !
Mais Véro a refusé de culpabiliser.
– Quand même, un préfet de région peut pas muter un chef de service parce que la fille qui l’accompagnait l’a humilié publiquement ?
– Il y a eu d’autres raisons à la mutation de Feufeu, forcément, hein ?!
– Rassurez-moi !” rigole COLUCHE.

“Quoiqu’il en soit, aller assister à une réunion de dialogue de gestion où il faut discuter du bon emploi des deniers publics pour, ensuite, aller se gaver comme des oies sur le dos des contribuables français lors d’agapes papales, c’est déjà la preuve qu’il y aurait des tas de raisons de muter…
– des préfets comme le gros plein de soupe !
Et pas à Pétaouchnok mais chez les Zoulous mangeurs d’hommes, les Amazimos :
– “Y’a bon, bwana !”
D’ailleurs “Nyam-nyiam”, “miam-miam” en français, ça veut dire “mangeurs d’hommes” ou “grands mangeurs” chez les Dinka, peuple du sud du Soudan.
– Si, c’est vrai, piss’que j’te l’dis, Ducon !”
