– Non, rien n’a changé !
La figure de la tentation s’appelle toujours Eve et elle continue de s‘incarner dans ses filles jusqu’aux générations présentes.
Quant à Adam, il reste égal à lui-même, incapable de dire :
– “Non” !
… à la jolie main tendue qui lui présente la pomme d’Eve.
Ce n’est plus le fruit de la connaissance,
– je vous l’accorde,
… mais bien plutôt celui de la jouissance, fruit de ses futures réjouissances.
Donc je l’ai tenté, oui, je vous l’avoue, j’ai tenté mon ”Adam” et… ?
– I l a visé, il a vu et peut-être avait bu lorsqu’il a si bien visé le fruit défendu.
En bonne fille d’Eve, j‘avais placé le fruit défendu dans sa ligne de mire habituelle, mais n’avait pas manqué, cependant, de l’en prévenir :
– “Attention, chéri, vise bien !
Ne te trompe pas, surtout pas…
– Ne prends pas le troisième choix et ne le vise que si, vraiment, c’est ce que tu veux !”
J’aurais pu tout aussi bien lui faire signer, à “mon” Adam, un contrat d’enfer pour l’Enfer, avec l’aide d’un intermédiaire venu pour le voir, Lucifer :
– normal, quand on est digne descendante d’Eve de faire appel au Serpent mythique, au Dragon préhistorique, à l’Ange rebelle.
Mais non, je n’ai même pas eu besoin de faire appel au Serpent.
J’ai tendu la pomme et il a croqué dedans à pleines dents :
– “Signe-la, mon amour, vise simplement !
Cependant réfléchis bien avant de viser la troisième proposition, le troisième message.
Tu ne pourras pas me dire, ensuite, que tu ne savais pas ce que tu faisais et que tu n’étais que de passage !
Tu auras été prévenu.”
– “Un homme averti en vaut deux”, affirme un dicton.
Le “mien” en valait deux, effectivement, lui-même, en tant que fils d’Adam (1) plus Adam lui-même (1) s’incarnant en lui (=2), le temps de revivre cette action décisive,
– deux “Adam”, le présent et le passé, regardant tous deux avec leurs yeux fiévreux de désir ,
– l’éternelle Eve, ce rêve d’amour, qui fait tout oublier aux hommes, les descendants d’Adam,
– jusqu’à leur peur de mourir, lorsqu’ils croquent la pomme avec leurs incisives carnivores.
Au fond, c’est la répétition de la même histoire, depuis la nuit des temps.
C’est un peu comme ces hommes qui rentrent de leur chasse quotidienne et déposent sur mon mur, le mur de ma maison, qui, les fruits de son jardin, qui, des plats cuisinés, qui, des outils, qui, des livres, pensant sans doute que je n’ai pas de quoi me nourrir chez moi, ni de quoi entretenir mon domicile ou mon cerveau fragile.
Ainsi, je peux prouver qu’apporter à la femelle convoitée de quoi se nourrir, se vêtir et entretenir son nid d’amour, est un réflexe conditionné depuis la Préhistoire par les ancêtres cueilleurs-chasseurs des mâles actuels qui nous courtisent :
– pitance contre jouissance !
Eux vous expliqueront que c’est un réflexe de protection, la survie de l’espèce humaine dépendant de la manière dont ils nourrissent les personnes de sexe faible, le sexe féminin, celui d’Eve.
– Entre nous, un sexe faible qui a très compris quels avantages il pouvait tirer du sexe dit fort !
A écouter à 1 minute 21 secondes de la bande-vidéo :
– “Un homme, un vrai avec du poil sur […] un crâne rasé pour le côté excitant […]]”
Pour comparaison, je n’ai pas encore mesuré l’objet du délit, cet objet du désir féminin tant vanté !
N’oubliez jamais cet avertissement, les filles :
– Le jour où les femmes prendront le commandement de toutes les nations, de toutes les armées, de toutes vos villes et de toutes vos campagnes, désolée de vous le dire, mais vous perdrez tous vos privilèges.
Car le secret de la vraie force est de savoir profiter de la force des autres plutôt que de vouloir être aussi fortes qu’eux.
C’est pour cette raison que Dame Nature, par féminisme, a doté la femme, “Eve”, de ces charmes irrésistibles qui rendent les hommes incorrigibles donc faillibles dans leur chasse aux femelles.
Je me suis posée la question, l’ayant pourtant averti :
– Avait-il bu, mon “Adam”, avant de viser et de donner son accord pour croquer la pomme d’Eve ?
N’aurait-il pas su lire ce que je lui avais écrit ?
– Non, c’est impossible !
C’est du délire pur… étant donné que, si quelqu’un sait lire des histoires, c’est bien mon “Adam”.
Il en a même fait un peu profession de lire l’histoire pour l’écrire à son tour.
Par déduction facile, j’opterais plutôt pour le p’tit “ver-re” qui a dû se glisser dans la pomme d‘Eve tendue par moi, la fille de la Réunion :
– “Donne Du Rhum à Ton Homme !”
… vous savez, ce p’tit verre de rhum/menthe qui a dû se multiplier en deux, puis trois ou quatre verres de rhum/menthe.
Toute ressemblance avec mon “Adam” serait purement fortuite !
Le mien est plus beau, forcément, puisque c’est le plus beau.
– Qu’importe !
Il a vu, il a visé, donc il a signé.
Un visa vaut accord.
– D’accord ?
… Le premier qui me dit le contraire, parole d’Eve, je l’envoie en Enfer !
De toutes façons, qui peut résister au p’tit rhum de la Réunion ?
– Mon doudou, je t’emmènerais dans mon île, vivre caché, pour faire taire les jaloux et leurs tabous.
Je te ferais découvrir ses jardins secrets avec leurs parfums enivrants et je t‘ouvrirais la porte du Paradis !
Ainsi nous ferons mentir le mythe éternel d’Adam et Eve puisque ce sera Eve qui ramènera Adam dans le Paradis qu’ils n’auraient jamais dû fuir.
– Qu’elle porte bien son nom, l’île de la Réunion, mon île qui réunit les “Adam” et les “Eve” !
Et puis, tu sais, sur mon île, s’il y a des serpents, ils ne sont pas venimeux.