– Comment se débarrasser d’une de ses voitures sans s’embarrasser d’un autre encombrant, l’homme qui vous en débarrasse ?

Un jour, un Gitan est venu sonner à ma porte.

Il me proposait de me débarrasser d’une voiture qui ne roulait plus beaucoup.

Elle l’intéressait, petite bombe brillante qui savait attirer l’attention.

Moi, j’évitais de l’utiliser à cause de l’électronique.

– Impossible de rouler avec !

En plein hiver, à peine avais-je tourné la clef de contact, qu’un message alarmiste s’affichait et qu’une voix menaçante annonçait :

– « Attention, votre moteur va exploser. Il a dépassé la température de 100° C. Veuillez couper le moteur ! »

Panique à bord de mes passagers.

Moi :

– « Mais non, elle me fait ça à tous les coups, dès que je tourne la clef de contact sauf en pleine canicule estivale ! C’est pour rire.»

  • Sauf que personne ne rigole !

– « Véro, tu ne vas tout de même pas tourner la clef de contact ? »

– « J’vais m’gêner ! »

Donc je tourne la clef de contact, force le moteur avec un vrombissement d’enfer et je m’arrache du parking privé dans un crissement de pneus caractéristique de ma manière de conduire, à l’africaine.

– Sinon à quoi ça sert d’avoir appris à conduire sur des pistes africaines ?

Il ne faut pas rester embourbé-e, il faut bouger de suite, se bouger le Q.

« Mimine », nom de la petite bombe roulante, proteste mais finit par adopter une vitesse de croisière presque normale, légèrement supérieure parfois à la vitesse autorisée, parfois, je vous l’accorde.

Pour se venger, de temps en temps, elle lâche des messages électroniques siphonnés, des pets informatiques tels que :

– « Il n’y a plus d’eau dans le réservoir. Votre moteur va exploser ! »

Question de mes passagers :

– « T’as entendu, Véro ? Arrête-toi ! »

Moi, flegmatique et très britannique pour le coup, malgré un sang mêlé, russe et italien :

– « C’est pour de faux, rassurez-vous ! »

Mes passagers virent au jaune tandis que je grille l’orange grâce à Mimine :

– car elle n’aime pas les feux rouges, Mimine !

Sur l’autoroute, il vaut mieux avoir le coeur bien accroché.

Mimine peut décider de rouler toute seule, sans moteur allumé, alors que vous doublez un poids-lourd sur la deuxième voie de circulation et qu’un go-fast arrive à toute allure sur la troisième voie de circulation.

– Là, croyez-moi, vous testez votre foi en Dieu !

Malgré mes avertissements, Jean-Pierre*, toujours incrédule, le jour où il devait remonter sur Paris, m’avait emprunté Mimine, juste le temps d’un trajet jusqu’à Montpellier où il devait prendre le train pour repartir sur la capitale, accompagné d’un copain qui aurait dû ramener ensuite Mimine à bon port, c’est à dire à Perpignan, chez moi.

Et c‘est ainsi que j’ai reçu un appel du copain coincé à Montpellier qui refusait de revenir au volant de Mimine, parce que, – allez savoir pourquoi !?, la petite coquine avait coupé le moteur alors qu’ils roulaient à plus de 100 km/h sur l’autoroute :

– Ce qui est normal, non ?

  • De rouler à plus de 120 km/h sur une autoroute !

Depuis Jean-Pierre* raconte encore à qui veut bien l’entendre ce moment de sa vie où il a cru sa dernière heure arrivée parce qu’aucune commande ne répondait plus dans une voiture qui fonçait tout droit vers une destination inconnue, mais pas de son choix.

– Eh oui, c’est Mimine !

Revenons aux passagers courageux mais pas téméraires transportés dans des conditions carcérales par ma petite bombe roulante.

A l’arrivée, je délivre mes prisonniers, enfin presque.

Car Mimine n’est pas toujours de cet avis :

– elle bloque leur sortie par la fermeture centralisée électronique,

  • nique, nique, nique les passagers de Véro !

Protestations générales :

– « Mais on peut pas sortir ? »

Le bouton de fermeture est bloquée, les portes sont verrouillées.

– « Véro, laisse-nous partir, nous, on veut pas mourir ! »

Moi :

– « Ce n’est pas moi. C’est la voiture. Elle gère le verrouillage. Mais elle va vous délivrer dans cinq ou dix minutes. Faut juste le lui demander ! »

Supplications gutturales :

– « On veut sortir ! C’est de la sorcellerie ou quoi ? »

Pas du tout.

C’est même l’inverse.

Quand je monte dans la voiture d’une amie, Mélanie*, dont le grand-père était exorciste, sa voiture aussi vit.

Les serrures se ferment et s’ouvrent sans raison.

Par contre elle n’a pas de problème, elle, avec les messages électroniques.

La petite-fille de l’exorciste a choisi de rouler dans une vieille voiture sans électronique.

Elle ne connaît que le problème de fermetures manuelles qui se verrouillent toutes seules,

  • enfin, quand j’écris « toutes seules »… !

Lorsque nous roulons dans sa voiture, nos conversations sont ponctuées de clics automatiques auxquels on ne prête plus guère attention.

Et, lorsque ma douce amie se gare, il faut attendre aussi que sa voiture nous libère pour pouvoir en sortir.

  • Malheur à celle ou à celui qui, pressé-e de s’enfuir, aura appuyé sur les boutons d’ouverture des portières pour se sauver de cet univers paranormal !

Le signal est donné d’un jeu qui commence alors, le jeu du :

– « Admets que j’existe, que j’existe malgré toi, en-dehors de toi, et tu pourras sortir ! »

Par conséquent, j’ai accepté la proposition d’un gitan de me débarrasser gratuitement de Mimine qui lui faisait de l’oeil, pas le mauvais œil, non :

– Mimine n’a jamais tué personne !

Elle communique, c’est tout, elle ou les esprits qui se manifestent à travers elle.

L’électronique est une voie privilégiée pour entendre les voix de l’au-delà comme le prouvent les PVEs (phénomènes de voix électroniques).

Les gitans ont su garder des liens avec les autres mondes, ils n’ont peur de rien, ce qui explique ma préférence.

  • Sauf que, moi, je n’avais pas prévu de vouloir garder de lien avec l’acquéreur de Mimine.

En me débarrassant de Mimine, pour son bien à elle, je ne pensais pas échanger ma voiture contre un mec, à moins que ce ne soit une stratégie de Mimine pour pouvoir rester avec moi ?

Donc, pendant environ trois mois (véridique), j’ai trouvé mon gitan fou d’amour, guettant mes apparitions dans sa voiture qui n’était pas Mimine, devant le portail de ma maison.

Il attendait, là, que je veuille bien le laisser rentrer dans ma maison.

Mon soupirant déposait pieusement des cadeaux par-dessus le portillon fermé à clef du jardin, parfums et petits bijoux, allant jusqu’à pénétrer dans le hall d’entrée de mon pavillon, de peur qu’un voisin ou une voisine ne vienne dérober les preuves d’amour qu’il ne voulait plus déposer dans l’allée.

Je n’arrivais pas à sortir de chez moi par crainte de tomber sur lui, sa voiture étant garée derrière le mur d’entrée pour la rendre invisible de moi.

Or, j’ai un principe :

– ne jamais laisser un homme pénétrer chez soi !

Car il est plus facile de faire rentrer un homme chez soi que de l’en faire (l’enfer) sortir !

Enfin, pour moi.

Et, sans vouloir faire ma fière, cette interdiction s’entend aussi de cette manière :

– ne jamais laisser un homme vous pénétrer,

  • sauf à l’aimer vraiment,
  • comme jamais vous n’auriez pu croire pouvoir encore aimer un homme !

Heureusement, je l’avoue, des voisins, protecteurs vigilants et mâles truculents, se chargèrent de me débarrasser de mon encombrant prétendant.

Personnellement, je préfère éviter de déposer plainte contre un homme :

  • une loi naturelle veut qu’ils s’éliminent mutuellement !

J’espère que Mimine, ma petite bombe roulante, est autant aimée par son gitan que le fut sa propriétaire.

Pour les sceptiques, tout ce que j’écris est véridique, point-barre.

-Ce n’est pas de ma faute à moi si vos vies sont devenues tellement ennuyeuses parce que vous refusez de croire dans les lois de la “méta-physique” !

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*noms changés

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